L’uniforme de travail
Les objets symboliques ne suffisent toutefois pas toujours à se mettre au travail : les distractions sont nombreuses, quand on se visse à son clavier.
Internet et le «besoin» de faire une recherche de dernière minute est l’une d’entre elles. Cette nécessité que l’on s’invente comme si les derniers mois passés scotché sur une chaise de bibliothèque n’avaient jamais existé mène à d’autres distractions (mails, actualités révoltantes, réseaux sociaux, etc.), d’autres excuses (trouver la chanson parfaite pour écrire tel paragraphe, vérifier une règle typographique), dont le ridicule n’a d’égal que la peur profonde que celui-ci recouvre : celle de ne plus savoir écrire ou de ne pas se montrer à la hauteur de ses propres rêves… ce fameux syndrome de l’imposteur auquel je consacrerai une coulisse, dans quelques semaines…
Ces distractions (ou plutôt: ces stratégies d’évitement) me poursuivent toujours lors des toutes premières pages ; une fois le projet sur les rails, elles s’effacent d’elles-mêmes.
Je n’ai rien trouvé de mieux pour contrôler mes échappées virtuelles que de me trouver un uniforme, lors de l’écriture de mon deuxième essai. L’idée est plus que jamais appropriée à mon projet japonais!
Une fois endossé mon tablier (amoureusement conçu par mon meilleur supporteur – je devrais plutôt l’appeler mon coach !), le reste du monde n’a plus le droit d’interférer. Commence alors la longue lutte pour faire surgir le texte qui se rapprochera le plus possible de mon idéal…