Naissance du projet
Écrire un essai, c’est comme une traversée du désert ; pour moins ressentir la soif, je vous invite à m’accompagner lors de la dernière ligne droite… en vous révélant les coulisses de l’écriture de «Japon! Panorama de l’imaginaire japonais», à paraître dans quelques mois aux Moutons Électriques.
À l’origine de chacun mes essais, il y a une passion qui me poursuit depuis l’enfance. Pirates! et Sorcières! proviennent de mes jeux enfantins et de ma tendresse précoce pour les marginaux, les exclus de l’Histoire officielle.
Mon Antiquité Romaine est le reflet d’un de mes bonheurs quotidiens, transmettre les joies du latin et de la civilisation romaine à mes élèves (je fais en effet partie de cette belle espèce en voie d’extinction, les professeurs de lettres classiques).
Et le Japon, me direz-vous ? Là encore, la fascination remonte à l’enfance… et aux douces heures passées, dans les années 80-90, à rêver de cosmo-énergie, d’Arcadia, de prisme lunaire, de boules de crystal, de mecha et de cyborgs-fillettes, de sources magiques qui me permettraient de réaliser un de mes plus grands rêves (me transformer en panda) et d’ombres qui filent dans la nuit (c’est un assassin qui s’enfuit)…
À ces amours enfantines se sont rajoutés, ado, une véritable passion pour la poésie incomprise des kaiju eiga, la découverte simultanée de deux cinéastes aux univers contrastants mais curieusement complémentaires (Kitano et Kurosawa) et d’auteurs singuliers, qui chahutaient ma vision de la beauté et du roman (Kawabata, notamment), la redécouverte de Miyazaki dont j’avais vu et osé oublier le Porco Rosso…
Je pourrais énumérer longuement ces multiples rencontres qui ont ponctué mon parcours nippophile, mais ce serait déjà écrire, sur un modeste écran de téléphone, ce qui en est l’aboutissement: l’envie profonde de transformer ces fascinations en livre. Le besoin de transcrire mon Japon, si j’ose dire, et de le donner à voir, à travers mes photographies, à ceux qui n’ont pas encore eu la chance de pouvoir s’offrir des billets d’avion vers le pays de leur cœur et à ceux qui, l’ayant vu, sont comme moi éternellement nostalgiques, désireux de retourner là-bas, pour comprendre, encore et toujours plus, leur fascination.