Nouveaux chapeaux pour Alice
Curieuse entreprise de séduction que celle du Chapelier Fou : pour gagner les faveurs d’Alice, il lui propose des chapeaux-histoires afin de lui faire « perdre la tête ».
A chaque chapitre, un chapeau, et autant de micro-balades à travers la littérature : Melville, Shakespeare, Kafka, Tanizaki se mêlent à la Florence du XVe siècle, à la Ruritanie d’Anthony Hope, au Grand Ouest des westerns et au Londres de Mary Poppins.
On lit cette déclaration d’amour (autant à Alice – le personnage et l’absurde carrollien- qu’à la littérature, bien sûr) comme on déguste une poignée de bonbons, s’amusant à retrouver les références, à se laisser traîner de mini-récits jubilatoires en instantanés frappants, lisant avec plaisir les trouvailles de mise en scène et de style de Ríos, savourant chaque écho…
Quand la dernière page retombe, on quitte le livre avec une furieuse envie de relire la bibliothèque universelle que l’on vient de feuilleter… et de s’abîmer dans la contemplation d’un album qui peut lui offrir un joli écho, la Chapellerie pour dames de cœur, chats bottés & enfants songes de Frédéric Clément, qui, par la grâce de sa plume, de ses pinceaux et de ses collages, nous transporte dans un univers similairement fantasque.